Vivre libre ...

La VIE est un éternel recommencement, que l'on soit riche ou pauvre, blanc ou noir, homme ou femme, enfant ou adulte on passe sa vie à avancer, toujours, sans relâche il faut avancer, soit par sa propre volonté, soit par la contrainte.

L'être humain s'est structuré en société dite civilisée, il s'est doté de règles, d'idéologies politiques et religieuses qui influent encore davantage sur sa marche en avant, le ralentissant souvent, le déviant de sa route parfois, l'obligeant aussi à prendre des chemins contraires à ses désirs et ses besoins.

Que reste t'il alors de la liberté de vivre sa vie ? Rien souvent, sinon le regret de n'être pas assez fort pour surpasser ces règles écrasantes et réductrices qui nuisent à la recherche de sa propre voie.

Confronté à cet état de fait, j'ai choisi de me remettre en cause et de tout recommencer. Pourquoi finalement casser plus de 30 ans de vie bien rangée, bien réglée, bien structurée et contrôlée ?

C'est une bien difficile question que je me pose, je ne trouverai certainement la réponse que plus tard, mais un embryon de cette réponse se trouve dans ses lignes.

En effet, sans revenir trop en arrière, le besoin de vivre une vie nouvelle était devenu tel qu'il m'était absolument impossible de continuer dans ce schéma écrit pour moi mais sans relation avec mon besoin et mon désir de vivre avec intensité chaque jour qui passe.

La vie n'est pas seulement un cliché social avec ses règles, ses interdits, ses plaisirs et ses souffrances, c'est aussi un besoin profond de donner, de recevoir, de partager et de mettre en avant ses désirs enfouis pour les assouvir et s'en repaître encore et encore !

Le départ dans la vie est déterminant pour chaque individu, et le parcours sera d'autant plus difficile que le départ le sera lui aussi.

Foutaise de dire que "tous les individus naissent libres et égaux en droits", ceux qui ont écrits cela se sont fourrés le doigt dans l'œil jusqu'au coude !

Comment fonder un noyau stable à partir de fragments de noyau tous plus pourris les uns que les autres ?

En ce qui me concerne, et comme beaucoup d'autres hélas, je n'ai perçu que très tard, trop tard les besoins qui étaient enfouis au plus profond de moi.

C'est ainsi que j'ai ressenti la nécessité de me remettre en cause, car incapable de lutter seul contre une vie de stress, mais aussi en étant dans l'impossibilité d'être écouté, et d'écouter, me renfermant sur moi-même dans la recherche d'un bien-être qui ne venait pas, d'une compréhension refusée et d'une liberté sclérosée.

Je me suis donc recroquevillé sur moi même, me forgeant une carapace imperméable pour tenter de fuir une réalité devenue soudain évidente et bien réelle depuis des années, je vivais mal, très mal mais par voie de conséquence ceux qui vivaient autour de moi vivaient mal aussi et c'est comme cela que les choses dégénères, les situations pourrissent, et la vie devient ….. invivable !

Ce qui est grave, c'est l'incompréhension de chacun des membres de cette société que forment la famille, le dialogue devient impossible voire impensable avec le temps.

Dès lors qu'il n'y a plus rien à se dire autre que des reproches ou des joutes verbales stériles et mesquines voire blessantes, il n'est de salut que dans la fuite en développant fortement l'espoir d'un renouveau pour se donner du courage.

Il faut franchir le pas, et cette étape décisive est certainement la plus dure, car elle conditionne la nécessité de tout perdre pour recommencer autrement ce qui a été un échec personnel.

Chacun étant responsable de ses actes, j'assume ce pas que j'ai franchi avec toutes ses conséquences bonnes et moins bonnes pour les uns et pour les autres, maintenant il faut de nouveau avancer sur le chemin de la vie, mais sur une autre route, librement choisie et empruntée pour y chercher le fond de mes passions et de mes sentiments humains.

J'avais envie depuis toujours sans trouver le fruit de ses envies, et aujourd'hui je peux me mettre en quête de ses envies je peux les assouvir et les partager, je peux donner et recevoir, je suis ouvert et prêt à marcher sans me retourner.

Il est des choses et des situations de ma vie antérieure qui seront certainement longues à oublier ou à effacer, d'autres qui ne s'oublieront ou ne s'effaceront jamais, mais la vérité est là, j'ai changé, ma vision de la vie est autre, elle est plus simple, plus proche de la réalité, plus naturelle aussi.

Alors la route est devant moi, je vais marcher, encore et encore, donner, partager, recevoir, sans compter et sans regrets, j'accepte ce qui m'est offert généreusement pour rendre plus et partager en retour.

Vivre libre enfin, pour moi, mais aussi pour ceux que j'aime et qui m'aiment !

Le 30 octobre 2003

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