Pourtant,
d'après les sondages, et là, vous pouvez les vérifiez par vous-même en interrogeant
vos proches, les deux préoccupations principales des français sont le chômage et la
sécurité quotidienne.
Il ne faut jamais désespérer. Le bon
peuple commence à ouvrir les yeux et à avoir peur.
Cependant, d'autres les ont ouvert avant
nous paraît-il et pourtant souvenez-vous :
Colloque de Villepinte, 25 octobre 1997
: "Des villes sûres pour des citoyens libres".
Monsieur JOSPIN reconnaît que
"la sécurité quotidienne pour tous" doit être une priorité absolue pour
tout gouvernement digne de ce nom.
Monsieur CHEVENEMENT : "L¹Etat
doit remplir la première de ses missions qui est d'assurer la sûreté de la personne et
de ses biens...", "ce sont les couches sociales les plus démunies qui souffrent
le plus de l'insécurité".
Voilà qui fait plaisir à entendre aux
pauvres manants que nous sommes, nous qui ne pouvons disposer de gardes du corps, nous qui
ne pouvons dépenser une petite fortune dans des systèmes de sécurité sophistiqués,
nous qui ne pouvons garer nos véhicules dans des parkings privés et surveillés.
Lors de ce "colloque" la
sécurité devenait enfin une affaire d'Etat
Dans la foulée, mercredi 5 novembre 1997,
20h50 sur FR3, chaîne d'Etat, madame OCKRENT, présentait France Europe Express,
thème de l'émission : la sécurité.
Principaux invités, Jean Louis DEBRE,
ex-ministre de l'Intérieur et un autre hôte de marque, spécialiste de
l'insurrection et de la guérilla urbaine, Daniel COHN BENDIT, oui, vous ne rêvez
pas, le Daniel de mai 68.
Madame OCKRENT plante tout de suite
le décor : "L'insécurité est une réalité... Ce débat pour essayer de
réfléchir sur des mesures prises dans différents pays de la communauté
européenne.
. Nous ne parlerons pas des raisons ou des causes de cette
insécurité".
Madame, vous êtes un
bien piètre médecin. En effet, ce dernier, après son
diagnostic, va traiter les causes de la maladie et vous soigner pour éviter qu'elle ne
réapparaisse. Imaginez un dentiste bourrant des années durant son patient
d'antibiotiques sans pour autant repérer, traiter, voire arracher la dent cariée
coupable de tous vos maux ?
Peut-être aviez-vous reçu des ordres -
et de qui ? Pour ne pas dresser un portrait robot des hordes sauvages qui sévissent
dans nos banlieues, et maintenant dans les communes les plus reculées de l'hexagone. Car,
nous, simples citoyens, (ni journalistes, ni politiciens, mais simples citoyens)
craignions et annoncions ce phénomène depuis quelques années : la violence et
l'insécurité vont s'étendre à tout le pays. C'est fait.
L'on peut constater que cette délinquance
est de plus en plus juvénile et violente. D'après monsieur CHEVENEMENT,
"est-ce un hasard si la délinquance des mineurs a doublé de 1973 à 1996, et si sa
part dans la délinquance générale est passée de 9,7 à 17,9 %" (Colloque de
Villepinte). Un retraité, sur FR3, dénonçait "les gosses étrangers dressés
à l'escalade".
Quelques mesures simples et de bons sens
peuvent être tentées (toujours la même émission) :
- Réformer l'ordonnance de 1945 sur la
protection judiciaire de la jeunesse de manière à envisager des sanctions plus
dissuasives.
- Responsabiliser les parents et les
sanctionner pécuniairement (suppression des allocations familiales) s'ils faillent à
leur devoir éducatif. Un gosse de 11 ans doit-il être dehors à 3 heures du matin ?
- Etendre à tout le pays le couvre feu :
interdiction de sortir à partir de 22 heures pour les mineurs non accompagnés de gens
responsables. A ce propos, je suis l'heureux père de deux filles, et propriétaire de
chien pendant 26 ans et je sais faire la différence entre eux. (Note à l'attention de
madame la ministre).
- Restaurer et développer, dès le plus bas
âge les valeurs de respect des biens et des personnes. Les cours de civisme doivent être
instaurés dès la maternelle. Je suis persuadé qu'en première, cela est déjà trop
tard, monsieur ALLEGRE ! Pardon, maintenant monsieur LANG !
- Favoriser une police de proximité,
capable d'intervenir rapidement. Favoriser également la collaboration entre la
gendarmerie et les différentes polices (nationale et municipales)
- Recruter, former, donner les moyens d'agir
et soutenir les acteurs locaux de la sécurité. Les Emplois Jeunes devraient servir plus
à l'accueil des victimes dans les commissariats et à des tâches administratives, qu'à
des missions sur le terrain. Il est prévu pour ces derniers une formation de deux mois et
le port d'une arme de petit calibre. Que pourront-ils faire, face à des hordes
organisées capables de tenir en respect 200 C.R.S. ?
- La justice devra être plus sévère et il
faut réformer le Code Pénal dans ce sens.
- Après l'augmentation des peines, pourquoi
ne pas entamer une vaste campagne d'information ? Les spots TV, les pavés dans la presse,
les campagnes d'affichage de la Prévention Routière ont permis de sensibiliser les
conducteurs, pas tous hélas, sur les dangers de l'alcool, sur le port de la ceinture de
sécurité, ce qui a permis une diminution notoire des morts sur les routes.
- Interdiction pure et simple de tout groupe
et de toute "chanson" appelant "à brûler les commissariats" et
"au sacrifice du poulet" et des sanctions exemplaires contre les auteurs.
Ce 5 novembre, sur FR3, Daniel COHN
BENDIT affirmait : "là où il y avait le plus de sécurité, c'était en
Allemagne du temps d'Hitler". Je lui laisse l'entière responsabilité de ses
propos et me permettrai de ne pas les commenter.
Quelques petits rappels
:
Souvenons-nous qu'il a fallu plus de dix ans
à la sphère médiatico-politique pour cesser de concevoir l'insécurité comme un
fantasme ; près de quinze ans pour qu'elle se persuade de la gravité de la situation
puis entreprenne d'informer et de réagir.
1976 : Giscard d'Estaing assignait
trois priorités à l'action de son nouveau Premier Ministre, Raymond Barre, dont
justement l'insécurité.
1977 : Le "Comité d'études sur
la violence, la criminalité et la délinquance" présidé par Alain Peyrefitte,
publiait ses travaux sous le nom "Réponses à la violence" - la réalité du
péril était alors mise en doute.
1980 : Parution de
"L'insécurité urbaine une arme pour le pouvoir" de Henry Coing et Christian
Meunier consacré au "mythe" de l'insécurité.
1983 : Parution de "Imaginaires
de l'insécurité" de Werner Ackermann, Renaud Dulong et Henri-Pierre Jeudy
Négation du problème ? Surtout une
confiance excessive...
Primo : Il s'agit d'une psychose
collective frappant les "beaufs" des banlieues et il suffira d'une communication
efficace pour résorber ces "bleus à l'âme"
Secundo : tous les indicateurs
montrent qu'il y a bien insécurité urbaine. Pas de panique : l'approche sociale du
phénomène, accompagnée de programmes préventifs, viendra aisément à bout du
problème... "La France n'est pas Chicago".
. etc.
1994 : "Ces grands ensembles où
la République se défait peu à peu" Jacques Chirac (l'Express)
1998 : "Ces cités sinistres et
désespérantes qui encerclent Paris et nombre de grandes villes françaises"
(International Herald Tribune - 3 janvier)
1998 : "Le gouvernement
intensifie la lutte contre les violences urbaines" (le Monde - 19 avril) Le quotidien
détaille le plan de "reconquête citoyenne des quartiers" mis au point par le
ministère de l'Intérieur.
Si une
"reconquête" s'impose, c'est que le terrain a bien été perdu ou pire,
abandonné.
Il ne faut pas oublier que de nombreux
multiréitérants (un multirécidiviste a déjà été condamné pénalement...) sont des
mineurs.
Il faudrait certainement réformer
l'ordonnance de 1945, et responsabiliser les parents démissionnaires ou négligents : la
loi prévoit ce cas de figure.
Ainsi l'article 277-17 du Code Pénal
dispose que "Le fait par le père ou la mère légitime, naturel ou adoptif, de se
soustraire à ses obligations légales au point de compromettre gravement la santé, la
sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant mineur, est puni de deux ans
d'emprisonnement et de 200 000 F d'amende."
Les mineurs sont souvent également
utilisés par les "grands frères" (le "caïdat) pour faire le guet,
transporter de la drogue, etc... Article 227-21 du nouveau Code Pénal (section V de la
mise en péril des mineurs) : "Le fait de provoquer directement un mineur à
commettre habituellement des crimes ou des délits est puni de cinq ans d'emprisonnement
et de 1 000 000 de francs d'amende. Lorsqu'il s'agit d'un mineur de 15 ans, l'infraction
est punie de sept ans d'emprisonnement..."
Hé oui, l'insécurité actuelle n'est pas
une fatalité !
Notre souhait n'est pas de mettre un
policier derrière chaque français, mais de laisser à tout citoyen honnête, la liberté
de se déplacer sans être agressé, le droit d'exercer son métier sans se faire insulter
ou molester, le droit à chacun de jouir et de conserver les biens qu'il a acquis par son
labeur.
Il semblerait que nos hommes publics
s'inquiètent enfin de notre bien être. Je souhaite de tout cur que des mesures
efficaces soient prises. Mon (le nôtre) vu pieux va-t-il enfin se réaliser ?
Gesticulations en vue de prochaines
périodes électorales ? L'avenir nous le dira.
Dernière minute :
Aujourd'hui 27 Avril sur France Inter, dans
le journal de 13 h , le journaliste Christophe Hondelade a été absolument odieux.
Relatant une attaque à main armée de
convoyeurs de fonds à Grenoble, il a dit par deux fois que l'action s'était déroulée
"COMME DANS UN FILM", et avec un ton passionné comme si ce "film"
avait été vraiment excitant et réussi.
Mais sans émotion aucune sur le fait qu'à
cette occasion il y a eu mort d'homme. Faisons savoir notre indignation à C. Hondelade
Henry SENE
Le 27 avril 2000 |